Ce jeudi matin, Ian Lipinski et Antoine Carpentier n’étaient plus qu’à 150 milles de l’arrivée de cette 16e édition de la CIC Normandy Channel Race. Solide quatrième, caracolant à plus de 17 nœuds, l’équipage du Class40 Crédit Mutuel devrait couper la ligne d’arrivée dans la soirée ou dans la nuit.

Le gros temps, c’est comme les coups de marteau sur les doigts : ça fait du bien quand ça s’arrête. Depuis une bonne journée, Ian Lipinski et Antoine Carpentier naviguent dans des conditions bien plus clémentes que celles qu’ils ont affrontées jusqu’alors. « Ça fait longtemps qu’on n’avait pas eu des conditions aussi dures, souligne le skipper. Dans ces moments-là, on se rend compte que c’est quand même plus cool à deux ».
Hier, à 13h45, le Class40 Crédit Mutuel enroulait le rocher du Fastnet, un mythe de la course au large et point culminant de cette édition de la CIC Normandy Channel Race, qui aura vu son parcours régulièrement réadapté. Une fois sortis de la rocade du Fastnet, Ian Lipinski et Antoine Carpentier se sont engagés sur l’autoroute du retour qui, conformément à ce qu’annonçaient les prévisions météo, se présentent comme un grand bord tout droit, au moins jusqu’aux îles anglo-normandes et leurs chausse-trapes redoutés.
En ce jeudi de l’Ascension, Ian et Antoine poursuivent leur descente vers Caen à environ 17 nœuds de moyenne depuis au moins une demi-journée. Une belle phase de glisse qui leur permet de conforter leur 4e place, à 150 milles de l’arrivée. Si les positions en tête de course semblent bien définies le duo du Class40 Crédit Mutuel doit encore optimiser ses trajectoires pour franchir sans encombre la zone de Guernesey, les renverses du raz Blanchard et le contournement de la presqu’île du Cotentin. Le vent de sud sud-ouest étant solidement établi, les premiers couperont la ligne d’arrivée en fin de journée.
Il sera alors l’heure de souffler après une course qui aura vu quasiment la moitié de la flotte des Class40 contrainte à l’abandon tant les conditions de navigation auront mis les bateaux à rude épreuve. Il faudra aussi se remettre de la folle mésaventure qu’ont connue Thomas Jourdren et Cédric de Kervenoael, victimes d’une collision avec un cargo dans la chaussée de Sein, qui a coupé leur bateau en deux. Sains et saufs, les deux marins ont vécu un choc qui a dû faire trembler tous les équipages encore en course.