
Solides quatrième de cette CIC Normandy Channel Race après trois jours de course, le Class40 Crédit Mutuel devrait enrouler le Fastnet ce mercredi après-midi, avant d’amorcer le chemin du retour. Aux conditions engagées de ces deux derniers jours, qui ont réduit la flotte à moins de 20 monocoques, va succéder un contexte météo plus apaisant et plus tactique.
Cette CIC Normandy Channel Race, c’est ce genre de course où, avant de toucher terre, le marin se dit qu’il l’aura bien mérité, ce petit tatouage de plus sur le bras gauche, presqu’autant qu’un lit bien confortable sur un terrain bien stable. Depuis dimanche, les navigateurs se font drôlement secouer, et plus particulièrement depuis hier.
Dans la tangente qui les a menés du sud de l’Angleterre à la chaussée de Sein, à la pointe du Finistère, Ian Lipinski et Antoine Carpentier ont courbé l’échine dans des vents soutenus. Ils ont aussi endossé l’armure et le casque lourd pour parer les soubresauts du Class40 Crédit Mutuel brinquebalé dans cette mer forte et désordonnée. Dans ces conditions bien peu propices à la récupération, Ian Lipinski et Antoine Carpentier se sont attachés à progresser tout en ménageant le bateau.
Passé en quatrième position à la marque de parcours instaurée aux abords de l’île de Sein afin de décaler le moment où la flotte aurait à affronter le plus gros du vent lors de la montée vers l’Irlande, le Class40 Crédit Mutuel progresse vers le nord, ce mercredi matin, sur un tempo soutenu, préservant sa position dans la flotte. Ian Lipinski et Antoine Carpentier enrouleront le Fastnet dans l’après-midi, puis ils s’engageront directement sur la route du retour, sans passer par Tuskar Rock comme à l’accoutumée. Le vent mollissant ces prochaines heures, la direction de course a choisi de réduire la distance à parcourir.
À 450 milles de la ligne d’arrivée, le duo pointe à 22 milles des leaders, Corentin Douguet et Axel Tréhin. La première moitié de la course aura été musculeuse, tempétueuse ? La seconde proposer une autre ambiance, plus fine, plus stratégique, moins claire. Ça tombe bien, Ian et Antoine adore jouer aux échecs.