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Jolie monotonie…

« Plus que » ou « encore » 700 milles (1300 km) avant l’arrivée… Soit environ 3 jours de course au rythme actuel du Class40 Crédit Mutuel. La côte approche, des oiseaux font leur apparition. Bientôt, ce seront les lumières, odeurs et rumeurs terrestres qui viendront confirmer aux marins que leur superbe transat tire à sa fin.


Ian et Adrien ont un peu creusé leur avance depuis hier avec respectivement 55 et 125 milles d’avance sur le 2e et le 3e. Leur prototype est toujours à 100% de son potentiel et une routine du large, entre concentration et contemplation active, s’est mise en place à bord…

« Depuis Madère, on n’a pas fait beaucoup de route supplémentaire ! C’est un peu tout droit cette histoire ! En même temps, quand on est devant ce n’est pas si mal d’avoir tous les copains alignés dans le sillage, et pas 3 qui partent à gauche, 4 à droite…. Mais une sorte de petite monotonie s’installe à bord.

On reste certes sur nos gardes et on s’applique à aller le plus vite possible en permanence, mais on regrette un peu le suspens du début de course avec les options de chacun, les routages à faire tourner, les questions stratégiques et tactiques à se poser toutes les heures… 

Du coup, on profite de cette navigation sous le soleil. Il fait de plus en plus chaud et on ne regrette pas d’avoir embarqué un petit ventilateur, indispensable pour aller dormir à l’intérieur du bateau !

Cette nuit, nous étions accompagnés de 4 fous (pas des fous de Bassan comme chez nous, des fous tout court, ou en tous cas je connais pas leur petit nom), qui se servaient de la déflexion du vent dans la grand-voile pour se maintenir en l’air sans battre des ailes…. Jolies, leurs silhouettes qui passaient devant la lune, désormais bien pleine. 

Un autre oiseau qui ressemblait un peu à une mouette, mais avec un long bec, est venu se poser sur le bateau. Il a du faire au moins 10 tours de piste et 10 remises de gaz pour réussir son  bateaurissage. Dans la finale il me passait à 5 cm de la tête au ralenti face au vent. J’ai voulu lui proposer mon bras comme perchoir : il m’a effleuré, mais a finalement opté pour le balcon avant. Mauvaise idée à mon avis sur un bateau qui fait du près…. il l’a vite compris ! 

Comme évoqué à l’instant, on fait du près (avec quelques nuances quand même), avec la grand-voile et le génois. On a bien tenté une ou deux fois d’envoyer le gennak, mais il a fallu se résoudre à remballer tout ça, car on perdait trop sous le vent. D’après les fichiers météo, le vent ne va pas adonner comme dans une situation classique, et on risque bien de continuer à cette allure jusqu’au Brésil !

Le bon côté des choses, c’est qu’on ne va pas casser le bout dehors ! Côté avarie, on a eu une petite déchirure dans le grand spi et une dans le matelas gonflable. Je ne sais pas laquelle des deux était la plus grave, mais grâce à notre scotch à spi de compétition, les deux avaries ont été réparées ! 

Une frontale a failli prendre feu aussi il y a quelques jours…. pas cool ! On ne pense pas que la galère peut venir d’une malheureuse petite frontale…. Comme quoi rien ne doit être laissé au hasard et il faut se méfier de tout.

Sur ces bonnes paroles je vais vous laisser pour aller voir si la réparation d’Adrien tient le coup (je parle de celle du matelas gonflable ! Et oui on est encore au près….

Bonne journée !

Ian et Adrien »

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