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La maille qui dit tout

Depuis 24 heures, en ce mercredi matin, le Class40 a entamé un long bord de recalage vers le sud – sud-ouest afin d’aller chercher les vents les plus soutenus de la zone et optimiser le long bord rapprochant qui suivra. L’uniformité de la trace que révèle la lecture de la cartographie de la course pourrait faire croire que les marins ont eu moins de boulot à bord, ce qui n’est pas vrai. Certes, il n’y a pas eu de grande manœuvre à effectuer depuis l’empannage (manœuvre qui fait basculer le bateau, qui reçoit alors le vent sur le bâbord au lieu du tribord, ou inversement) que Ian Lipinski et Julien Pulvé ont posé il y a 24 heures, mais les deux skippers se relaient aux réglages du bateau, une main sur les écoutes de voile d’avant, l’autre sur la manivelle de winch.

Et tandis que l’un exploite ses sensations pour régler au mieux le bateau, le nez au vent, l’autre s’échine à faire tourner des routages (les projections de routes possibles en fonction des conditions de vent, de mer et du potentiel du bateau) à chaque réception de nouveau fichier météo. Et régulièrement, celui-ci quitte le siège et grimpe sur le pont pour aller chasser les sargasses qui s’enroulent sur la quille. 

Ian et Julien ne se ménagent pas, en cette fin de course. Les deux skippers Crédit Mutuel s’évertuent à convertir en places sonnantes et trébuchantes leur double investissement, d’abord dans le sud au franchissement du Cap-Vert, puis dans le nord de la flotte les jours qui ont suivi. Pour l’heure, le Class40 est toujours 2e, à 22,7 milles de Redman, le leader, qui suit sensiblement le même plan, mais avec un temps d’avance : il est une cinquantaine de milles plus au sud, et une vingtaine plus à l’ouest. Antoine Carpentier et Pablo Santurde del Arco seront donc les premiers à se caler sur la bonne trajectoire, direction Fort-de-France. 

Oui, mais quand ? Et les autres ? Et Crédit Mutuel ? À six jours de l’arrivée présumée des premiers Class40, le prochain empannage révélera quelques vérités. Pas toutes, parce qu’il restera encore beaucoup de travail à abattre, mais il sera riche d’informations.  

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