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La question

Tout là-haut, à la latitude de Cuba, Ian Lipinski et Antoine Carpentier prolongent leur aventure nordiste avec ferveur, et peut-être bien une once de stress. À 460 milles du but, les deux skippers du Class40 Crédit Mutuel occupent la deuxième place d’un classement qui est loin d’avoir tout révélé. Mais leur situation tarde à se clarifier.

La tête est tenue par Xavier Macaire et Pierre Leboucher qui, menant leur Class40 Groupe Snef sur la route Nord, ont fait le choix il y a un peu plus d’une journée de faire route directe vers Fort-de-France. Leur leadership est fort – 85 milles d’avance ce mardi matin – tout autant que chancelant. Les 380 milles qu’ils doivent encore parcourir en théorie ne sont pas des plus simples, leurs perspectives s’étant dégradées hier. Le duo sait qu’il a une toute petite chance de ne pas rester totalement bloqué dans la pétole et, pour cela, il lui faut aller le plus vite possible.

Troisièmes du classement, à 500 milles de l’arrivée, mais avec 122 milles de retard sur les leaders ce matin, Ambrogio Beccaria et Nicolas Andrieu sont les plus rapides du moment car ils exploitent les vents des alizés, et ils ont peut-être pour eux les conditions de vent les plus acceptables des deux jours à venir. Mais les fichiers varient beaucoup sur la zone. 


Bref, la zone de hautes pressions qui va dresser un barrage sur la trajectoire des leaders de cette Transat Jacques Vabre n’avoue pas ce qu’elle a à avouer. Elle tord sa vérité et concède ses intentions du bout des lèvres, ce qui complique fortement l’instruction des skippers. 

Pour Ian Lipinski et Antoine Carpentier, une chose est sûre : s’ils plongent dans le Sud maintenant, ils trouveront des vents très faibles, à s’en taper la tête contre la bôme de frustration. Mais peut-être jouent-ils actuellement une carte audacieuse. Le météorologue de la course, Christian Dumard le suggère. Selon lui, le duo irait chercher « une porte qui s’ouvre pour aller chercher un nouveau front derrière les Antilles, et redescendre avec l’alizé qui se reconstruit ». Une option qu’Achille Nebout et Gildas Mahé, dans le sillage du Class40 Crédit Mutuel, évoquaient hier en vacation. 

En somme, le Class40 Crédit Mutuel serait en passe d’aller dans l’ouest de l’arc caribéen avant de plonger vers le sud pour rejoindre la Martinique. Une règle de course leur est imposée : laisser à bâbord le Rocher du Diamant, situé à la pointe sud-ouest de l’île. S’il reste lisible et exploitable, ce coup pourrait se révéler fameux.

Selon l’organisation de la course qui multiplie les calculs d’ETA (heure estimée d’arrivée), les trois scénarios suggèrent le même moment, jeudi soir, avec potentiellement une petite poignée d’heures de décalage. Merci pour l’info. En faveur de qui ? On peut savoir ? 

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