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Presque une casse… puis un break !

Note pour les passionnés : penser à bien ralentir la vitesse de défilement de la cartographie de The Transat CIC pour détecter, dans ce qui ressemble à une trajectoire linéaire, les petits accidents de parcours. Mercredi matin, en tête dans le vent de nord bien établi, Ian Lipinski a traversé un mauvais épisode, qu’il raconte dans une vidéo tout en changeant ses chaussettes. Ça a été « les montagnes russes, hier. Tout se passait bien jusqu’à ce que je rencontre un problème avec une voile, le bateau a viré de bord dans 35 nœuds, il a fallu tout ballaster, tout matosser. J’étais sur la tranche, je suis sorti en catastrophe. J’ai cru que je n’allais pas réussir à faire repartir le bateau. J’ai perdu 10 milles dans l’affaire à gérer la voile dans le vent arrière, au lieu de faire du près. Un safran c’est coincé (un bout s’était figé dans le logement du safran, en bas) ». 

Voilà qui ne facilite pas la maîtrise de la trajectoire, d’autant que les solutions pour parer ce genre de problème ne sont pas légion. À force de se gratter la tête, le skipper du Class40 Crédit Mutuel a trouvé. Il livre sa fiche conseil : « J’ai réussi en faisant passer un bout autour du safran, avec une butée pour empêcher qu’il parte par le bas. J’ai jeté un seau dans l’eau pour que ça tire sur le bas du safran et, en même temps, j’ai donné des coups de pied dessus. Au bout d’une minute, le safran s’est relevé ». L’efficacité de l’alliance du jus de cerveau et de l’huile de coude. 

« Ça a été une joie énorme ! Je ne pensais pas que j’y arriverais ! Avec le temps fort qui s’annonce, ce safran était devenu une épée de Damoclès, souligne Ian. J’étais trop content : ça a été le meilleur moment depuis le départ ». 

Depuis dimanche, 13h30, le tempo a été harassant. Deux dépressions aux vents irréguliers avec, entre les deux, un temps de transition hautement stratégique, ont éreinté les solitaires. Et, si le marin doit en plus livrer combat contre un safran récalcitrant, la fatigue impose ses urgences. C’est exactement ce qui est arrivé à Ian qui, batteries à plat, a « fait une erreur, qui a été sans conséquence : : je me suis endormi… sans réveil. Quand j’ai été réveillé par une alarme de direction qui n’était plus vraiment bonne, j’ai eu un petit coup de stress. Il faisait nuit quand je me suis endormi, j’étais cramé-cramé ; au réveil, il faisait bien jour. Il a juste fallu envoyer le changement de voile alors que j’étais à peine réveillé, mais ça va : j’avais tout bien anticipé avant. J’en suis content ! »

L’anticipation a été si bonne que le Class40 Crédit Mutuel a été le plus performant dans la séquence qui a mené l’avant de la flotte de la zone de vents medium aux premiers souffles de la dépression suivante. Avec une position un poil plus basse que celle de ses rivaux, Ian Lipinski a été le premier à toucher les forts vents d’est qui vont les bateaux vers l’ouest. Hier au coude-à-coude avec ses concurrents, dont Fabien Delahaye, Ian et son 158 magique comptaient ce matin 25 milles de crédit ! Les heures à venir seront rythmées par deux préoccupations : anticiper au mieux les variations de trajectoire pour rester dans les vitesses de vent les plus propices à la performance, et serrer les dents. C’est sûr : ça va secouer.

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