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Sur la route des alizés ! 

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Class40 Crédit Mutuel a laissé l’île de Madère à son tribord. Il était sans doute un peu tard dans la nuit pour célébrer l’effacement de cette marque géographique qui, pourtant, constitue le sas d’accès aux alizés, ces fameux vents qui soufflent du nord-est et traversent l’Atlantique de part et d’autre dans l’hémisphère nord, jusqu’aux latitudes de la zone de convergence intertropicale – le pot au noir. 

Lorsque les alizés sont établis, ils prennent naissance le long du Maroc et du Sahara occidental. Ils gonflent jusqu’aux côtes sénégalaises et balaient l’Atlantique de leur souffle chaud et soutenu. 

Contrainte depuis le départ de Lorient à suivre une route qui offrait peut d’options, les veines anticycloniques et les dépressions restreignant les options stratégique, la flotte glisse toujours vers le sud, mais elle a commencé à s’étaler sur la largeur. Entre les leaders, Achille Nebout et Gildas Mahé, très dans l’ouest, et Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco, duo de favoris parti très à l’est, près de 100 milles d’écart. Chacun ayant sa lecture de la façon d’exploiter au mieux la puissance des alizés, le virage à droite s’effectuera progressivement.

Et Ian Lipinski et Antoine Carpentier, alors ? Les deux compères pointent ce matin en deuxième ou troisième position ! Au contact d’Axel Tréhin et Gwen Riou, le tandem Crédit Mutuel a choisi l’ouest.

Pour cette édition revisitée de la Transat Jacques Vabre, et afin de ne pas rallonger inutilement une route devenue interminable après sept jours d’arrêt à Lorient, la direction de course a effacé la marque de parcours à contourner initialement située dans l’archipel du cap-Vert, le long de l’île de Sal. Ce n’est pas pour autant que la flotte ne traversera pas le cap-Vert, mais chacun choisira sa façon de le faire.

En résumé, depuis qu’elle a passé Madère, la flotte des Class40 a déplié la table du jeu d’échecs. L’heure de la stratégie succède à une longue séquence de tactique, et Ian et Antoine n’ont pas tardé à avancer leurs pions. Nos marins ne sont pas du genre à renoncer ! 

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