Il y a 48 heures, 200 milles séparaient le Class40 Crédit Mutuel des leaders de la 16e Transat Jacques Vabre. Ce dimanche matin, Ian Lipinski et Antoine Carpentier ne comptent plus que 30 milles de retard au classement de 8h00. À l’exception notable de cette petite dorsale anticyclonique qui l’a freiné la nuit dernière, le tandem rouge et blanc a trouvé dans le Nord tout ce qu’il fallait pour avancer, vite et bien. Le voici donc en troisième position du classement. Occupant la plus au bord du cadre, le Class40 Crédit Mutuel a retrouvé il y a peu les alizés, qu’il exploite de travers, à 19 nœuds de moyenne !
« On voulait du vent, disait Ian hier dans une merveille de vidéo, on en a. Dehors, ça tartine ! » Impressionnantes, les images du Class40 Crédit Mutuel fendant l’océan Atlantique révèlent aussi la dureté de l’effort, ce que confirme Antoine Carpentier : « La mer est démontée. C’est assez usant ». C’est sans doute euphorisant, aussi, pour les deux skippers qui n’ont pas toujours été gâtés par les faits de course. Victimes d’un démâtage en tout début de course, remis en selle par l’équipe Crédit Mutuel et la pose d’un mât et d’une grand-voile anciens, les deux marins voulaient revenir, et « jouer avec les autres ». Et ils jouent, à fond.
Il reste moins de 1000 milles à parcourir, et plusieurs situations à négocier. Les fichiers météo prévoient des vents soutenus sur leur route encore une trentaine d’heures. Vents que Ian et Antoine négocieront progressivement dans un angle plus fermé, puis une zone de hautes pressions viendra s’immiscer entre les deux groupes leaders et freiner leur progression. Très schématiquement, les Nordistes devront la jouer fine pour continuer à bien progresser sur une route directe (ou presque) ; les Sudistes vont trouver des vents un rien plus rapides, mais il leur faudra aller sous la Martinique pour cela, et donc rallonger la route. Ces derniers jours de course vont être palpitants !