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En mode alternatif 

Après avoir été brinquebalés, secoués, cabossés pendant plus de deux jours à l’entame de cette seconde étape de la Transat Jacques Vabre, Ian Lipinski et Antoine Carpentier ont été freinés, muselés, bridés. On ne saura jamais trop si les marins se réjouissent de tout ou bien s’ils ne sont jamais contents (on a bien une idée…), toujours est-il que l’alternance des conditions de navigation est un des fondamentaux de la course au large, et qu’il faut savoir faire avec. 

De la latitude de Lisbonne à celle du cap Saint-Vincent, la pointe sud-ouest du Portugal, nos deux marins ont traversé une petite veine anticyclonique, une zone de grands calmes durant laquelle les vitesses affichées piquaient les yeux : 4,4 nœuds, 1,7 nœuds, 3,3 nœuds… Et puis, sitôt que Madère est devenue la prochaine terre à croiser, la navigation a repris de la vigueur. « Ça va très bien depuis que le vent s’est calmé, disait Ian hier après-midi lors d’une vacation avec l’organisation de la Transat Jacques Vabre. On a envoyé le spi, séché les hommes et le bateau, ça fait trop du bien. Quand je me suis réveillé de ma sieste, en fin de nuit, on voyait les étoiles dans le ciel, ça fait du bien ». Ce vendredi matin, à 7h30, Ian et Antoine caracolaient dans un flux d’ouest à plus de 15,2 nœuds en 7e position, à 31,7 milles des leaders. Solide ! 

Est-ce que cela va durer ? Sans doute pas. Sur les fichiers météo visibles par tous, une séquence se présente qui annonce un méli-mélo fait d’un passage de vents de sud-est, puis d’une bulle anticyclonique. Ce vendredi sera une journée dédiée à la tactique et aux changements de voiles – combien ? – sur environ 200 milles en théorie. Ensuite, le Class40 Crédit Mutuel embarquera dans un flux de nord-est bien fourni, dès Madère, qui les aidera à glisser vers les îles du Cap-Vert et la Martinique. Les alizés ont l’air précoce et bien établis. Ce qui est certain, c’est que ça ne déplaira à personne ! 

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