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Jamais tranquille ! 

Il faut ne pas résister à l’invitation à monter à bord de Ian Lipinski. Dans une vidéo publiée vendredi matin, le skipper du Class40 Crédit Mutuel partage les images et les sensations de sa glissade magique. Au portant, dans 25 nœuds de vent et sur une mer pondérée, le bateau siffle son euphorie, et le marin exulte et profite. 

Le match que se livrent les Class40 est très intense. Ce samedi matin, Ian Lipinski, Ambrogio Beccaria et Fabien Delahaye semblent avoir mis de la distance avec le reste de la flotte. Entre eux trois, ça ferraille ! Au pointage de ce samedi matin, le Class40 Crédit Mutuel concédait 5 milles au Alla Grande Pirelli d’Ambrogio Beccaria. Depuis hier soir s’est engagée une bataille d’empannages pas très loin du centre de la dépression qui leur permet de faire route, vite et bien, vers l’Amérique. 

L’intention des marins est classique : il faut éviter d’entrer dans de centre de la dépression, où les vents s’annulent et trouver la meilleure option pour bénéficier de la bonne bascule de vent. Ce qui est moins commun, c’est le comportement de ladite dépression, système dont les vents s’enroulent sous l’influence de la force de Coriolis et qui se déplace d’un bloc, généralement d’ouest en est en Atlantique Nord.

Or, comme le décrit fort bien Yann Eliès, directeur de course adjoint, sur le site officiel de The Transat CIC, cette dépression-là « est un peu bizarre. D’habitude, les dépressions vont vers l’ouest. Là, elle est un peu stationnaire et s’est un peu décalée dans l’est ». Ce constat a probablement changé l’approche stratégique de la tête de la course, qui a lancé les grandes manœuvres en escalier, pour gagner du terrain tout en tentant d’échapper au piège. 

Ce phénomène, à moins de 1500 milles de New York, n’est pas le dernier chausse-trape du parcours. Un joli péage anticyclonique est en train de se mettre en place juste à l’entrée de New York et des environs et barrera la route aux marins pour qui le champ de jeu est déjà restreint par une vaste zone d’exclusion à la navigation dès le nord-est de la ligne d’arrivée. Cette zone d’exclusion est une zone de protection des cétacés, contrainte nouvelle, pertinente et bienvenue – même si elle ne facilite pas la vie des champions, qui devront trouver le trou de souris pour se faufiler jusqu’à la ligne d’arrivée en milieu de semaine prochaine.